mercredi 6 juin 2007

Voix du Nord du Mercredi 6 Juin


Michel Delebarre ne souffre pas d'un cancer. Lundi soir, lors d'une réunion publique à Coudekerque-Branche, le député-maire de Dunker­que a affirmé être « en bonne santé », s'offusquant de la ru­meur qui circule à quelques jours du premier tour de l'élection législative.

On appellera ça un incident de campagne, une rumeur insi­dieuse qui, dans une ville qui adore cultiver son esprit villa­geois, est colportée avec la pré­caution oratoire bien connue : « Je te le dis, mais tu ne le répètes à personne, hein ? » Jusqu'à lundi soir et un démenti formel pro­noncé devant un bon demi-mil­lier de militants, Michel Dele­barre avait un cancer. On l’a même vu plus assidu aux soins intensifs du Val de Grâce qu'à l'Assemblée nationale.
« D'aucuns, à droite" ont décidé que j'étais malade. Et pas une petite maladie, une maladie carabi­née! Et comme les gens veulent vé­rifier I'info, voilà qu'elle est colpor­tée dans mon propre camp. Vrai­ment, cette rumeur me chauffe. C’est une attaque d’une bassesse extrême, comme jamais je n'avais dû en affronter dans toutes les campagnes que j'ai menées. » Autre sujet sensible abordé au cours de la soirée de lundi : son suppléant. Delebarre-Delat­tre, le« mariage » ne semblait pas naturel après quelques «clashs » retentissants entre les deux hommes, allant jusqu'au retrait des délégations de vice-prési­dent de la CUD au maire de Cou­dekerque-Branche. Mais il n'existe pas de point de non-re­tour en politique, ces deux-Ià le prouvent.
« On fait tout un cinéma de la poli­tique, mais c'est avant tout l'addi­tion de citoyens et citoyennes qui vous font confiance. Le tout est de convaincre, de démontrer sur le terrain comme on le fait en' ce mo­ment. André Delattre a la confiance des Coudekerquois de­puis des années. pourquoi n'aurait-il pas la mienne dans une ville qui est le socle de la circons­cription? Je veux bien prendre comme suppléant le meilleur des inconnus ou la plus subtile des femmes ignorées, mais je ne suis pas du tout sûr de garder la cir­conscription. J’ai souhaité de tout coeur que ce soit André Delattre. "

« Pas un béni oui-oui »

Le «coucou, me revoilà » pro­noncé avec le sourire par le maire de Coudekerque-Branche quelques minutes plus tôt pre­nait alors tout son sens. « Je ne suis pas un béni oui-oui, je n'ai pas toujours suivi les directives à la lettre, mais l'heure est à la so­lidarité. Mes six décennies de mili­tantisme sont un atout dans une commune incontournable de la 13'. Vous avez compris que ce n'est pas par ambition person­nelle. Mais quelques mois après la disparition d'Albert Denvers, dans sa circonscription (NDLR : décou­pée par Charles Pasqua en 1986), c'est un devoir de ga­gner. "
L 'hommage au centenaire dis­paru n'est pas anodin au regard des attaques de la droite coude­kerquoise sur l'âge du maire de la commune: « Mes jambes vont mal, mais la tête va bien. " Où comment un meeting sert par­fois à communiquer les bulletins de santé des candidats...DIDIER DUPUIS