mercredi 23 mai 2007

André DELATTRE répond à ROBIN


Cela m’est très facile puisqu’à plusieurs reprises, en tant que Maire et en tant que citoyen, j’ai été impliqué dans l’histoire de l’école Sévigné.

L’école Sévigné a été construite au temps de Gustave Fontaine, c'est-à-dire entre 1904 et 1910, je peux situer ces dates sans précision, il faudrait des recherches plus approfondies, mais j’en suis sûr car à peu de choses près, ma mère, née en 1910, y a appris à lire avec une institutrice qui a vécu une longue vie. Elle s’appelait Madame LESTIENNE domiciliée rue Maurice Berteaux. Ma mère lui rendait parfois visite. C’est dire combien les liens entre l’enseignant et les enseignés étaient forts à cette époque là.

Pendant la guerre 14-18, une bombe traversa la toiture et vint tomber dans le seau d’eau qui se trouvait sur l’estrade, qui servait aussi à éponger le tableau où l’institutrice écrivait pour ses élèves. Cette bombe n’a pas éclaté. Heureusement, si elle avait éclaté, je ne serais pas là aujourd’hui pour vous répondre.

Dans les années 70, l’école Sévigné était devenue mixte et ne comportait plus que 4 ou 5 classes. Les 8 classes de l’école des filles avaient fondu comme « beurre au soleil », comme les 8 classes de l’école des garçons « Jules Ferry ».

A l’époque, l’Inspecteur de l’Education Nationale me demanda de prendre la direction de cette école, car le directeur titulaire était en très longue maladie, dont on savait d’ailleurs, qu’il n’en sortirait pas en bon état, en plus de celle que j’exerçais déjà à l’école Pasteur, rue du Boernhol. A ce moment là, j’étais à la tête de 16 ou 18 classes selon les années. Bien sûr, pour m’aider dans cette fonction, j’étais doté d’une décharge complète de classes. Autrement dit, je ne donnais plus de cours, je participais seulement à la gestion de ces deux écoles. J’ai oublié de dire que mes deux filles avaient aussi appris à lire dans cette école. Voilà que j’étais appelé à la diriger.

Tout était vétuste, elle avait été occupée, pendant la guerre, par les troupes allemandes et à nouveau bombardée, cette école ne pouvait plus être réhabilitée. C’est ainsi qu’elle fut délocalisée dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’école Maurice Millon, dont je continuais la direction jusque dans les années 82-83.

Après quoi, le directeur titulaire ayant été déclaré en invalidité, son poste fut pourvu par un directeur à part entière. C’est vous dire que ces murs qui n’existent plus, constituent une partie de ma vie.